PAROISSE SAINT-MARTIN
71240 Sennecey-le-Grand
Pèlerinage à Saint-Julien-de-Brioude
et en Auvergne du 1er au 4 avril 2014
BRIOUDE
En 304, Julien, soldat romain converti, est décapité puis inhumé à l’emplacement de la basilique actuelle. Il devient alors le saint patron de la ville, attirant une multitude de pèlerins.
Plusieurs églises vont se succéder à l’emplacement du martyrium. Au IXème siècle est fondé le chapitre de Brioude composé de puissants chanoines qui vont transformer et embellir leur église au fil des siècles.
La couleur règne dans cet édifice composé de matériaux éclatants et insolites : grès rose d’Alvier, scories rouge de la Vergueur, grès jaune de Lauriat, utilisés surtout dans la partie occidentale datant du XIème siècle.
Sur les piliers de la nef, des pans entiers de fresques exposent des scènes bibliques et narratives insérées dans de riches motifs décoratifs. Cette polychromie est valorisée par l’exceptionnel pavement de galets des IXème et XVIème siècles. Les nombreux chapiteaux romans invitent à un voyage dans le temps et l’imaginaire médiéval.
Le reliquaire de saint Julien dans la crypte de la basilique
Dieu éternel,
Tu as donné à saint Julien le courage d'affirmer sa foi.
Emplis de ta lumière ceux qui annoncent ta Parole.
Fais de ton Eglise une famille unie,
donne à tous la joie de te servir fidèlement.
Esprit Saint, tu as donné à saint Julien la force d'aimer.
Donne-nous le discernement, la patience et la vérité
pour bâtir un monde de justice et de paix.
Seigneur Jésus, par l'intermédiaire de saint Julien,
fais nous grandir dans la confiance,
apprends-nous à prier, protège nos familles,
et donne-nous ta force dans les moments difficiles.
Saint Julien de Brioude, prie pour nous, protège-nous.
L'imposante nef de la basilique Saint-Julien - XIème / XIIIème s.
Le retable baroque
Détail des fresques du massif occidental (XIIème s.)
La basilique a perdu ses vitraux anciens à la Révolution. En 2008, des vitraux contemporains apportent une lumière et des couleurs inattendues. Créés par l’artiste et moine dominicain Kim En Joong, réalisés aux Ateliers Loire de Chartres, ces nouveaux vitraux sont l’une des plus importantes créations du genre en Europe. L’esprit est très éloigné des représentations didactiques traditionnelles comme celles qui se trouvent dans le déambulatoire. L’artiste les a conçus en unissant architecture et lumière et en travaillant avec le sol et les couleurs, cherchant ainsi à créer une harmonie totale évoquant une continuité du IVème eu XXIème siècle.
ISSOIRE
Issoire fut probablement dès le VIème siècle le siège d’une paroisse. Les circonstances de la fondation de l’abbaye restent imprécises, même si la tradition la fait remonter à Stremonius (saint Austremoine), missionnaire venu évangéliser l'Auvergne au IIIème siècle. Les premiers documents mentionnant à Issoire un établissement religieux placé sous la protection de saint Austremoine datent de la seconde moitié du Xe siècle.
Au XIe siècle, l’abbaye fut momentanément unie à celle de Charroux en Poitou. La reconstruction de l’abbatiale, à l'image des autres églises dites "majeures" comme celles de Saint-Nectaire ou d'Orcival, débuta durant le deuxième tiers du siècle suivant. Si l’abbaye connut vraisemblablement quelques vicissitudes au cours des XIIIème et XIVème siècles, son développement atteint son apogée au XIVème siècle. Malheureusement sa mise en commende dès le milieu du XVème siècle la fragilisa : le nombre des moines, placés sous la règle de saint Benoît, est passé de 24 au XIVème siècle, à 20 au siècle suivant, pour stagner à 6 au XVIIème siècle et à la veille de la Révolution.
Avec ses proportions harmonieuses, ses peintures polychromes du XIXème siècle et son chevet décoré d'un cycle zodiacal complet, l'abbatiale de saint Austremoine d'Issoire constitue sans conteste l'un des plus fascinants joyaux de l'Art Roman de Basse-Auvergne.
Les chapiteaux du chœur, illustrant le cycle de Pâques, sont vraisemblablement l'oeuvre de sculpteurs expérimentés venus du Languedoc.
Dans la crypte, une superbe châsse en émaux de Limoges datant du XIIIème siècle conserve les reliques de saint Austremoine. Ses faces décrivent la visite des Sainte Femmes au Tombeau et l'apparition du Christ à Marie-Madeleine.
LA CHAISE-DIEU
Né en 1001, d’une famille de la noblesse de Margeride, Robert de Turlande devint chanoine-comte de Brioude. Ses relations avec le chapitre de Brioude étant exécrables et insatisfait de cette vie canoniale, il part pour Cluny afin d’y étudier la règle bénédictine et pour Rome, probablement pour présenter sa version du conflit qu’il avait avec le chapitre de Brioude.
Le 28 décembre 1043, il arrive avec deux compagnons sur le rude plateau du Livradois où il s’installe afin d’y vivre, dans la solitude avec Dieu, à côté d’une petite chapelle dédiée aux saints Vital et Agricol. Il appelle ce lieu « Casa Dei », ce qui devint La Chaise-Dieu.
Le rayonnement de Robert était tel qu’en 1067, à sa mort, l’abbaye et les prieurés qui en dépendaient comptaient trois cent moines. Ce rayonnement tenait à sa foi (attachant en particulier un grand prix au culte marial), à sa charité (faisant de l’abbaye un lieu d’accueil et d’aumône, qui restera la marque de cette abbaye), et sans doute à son énergie (dès 1052, il avait obtenu la protection du roi de France Henri Ier et du pape Léon IX). Robert se fait enterrer sous le porche de son église : sa tombe n’a pas été déplacée et se trouve maintenant devant le jubé. Il est canonisé en 1070 et sa tombe devient un lieu de pèlerinage. En 1095, avant de lancer la première croisade depuis Clermont, le Pape Urbain II tint à venir prier sur sa tombe.
La volonté du pape Clément VI de faire construire une église abbatiale monumentale pour abriter sa sépulture a conduit à de véritables tours de force. Le chantier fut conduit avec une extrême diligence : commencés en 1344, les travaux étaient pratiquement achevés à la mort du pape en 1352. D’Avignon, Clément VI a veillé à la bonne marche du chantier et a assuré un financement coûteux.
La mort était particulièrement présente au XVème siècle. Les pestes et les guerres (guerre de Cent Ans) décimaient la population qui allait, en Europe, être réduite de moitié entre 1350 et 1450. L’Église faisait de la préparation à la mort un sujet de réflexion très important. L’art de cette époque en porte la marque, qu’il s’agisse des poèmes (François Villon), des jeux scéniques dans les églises, des peintures et sculptures.
Le thème de la danse macabre, illustré pour la première fois au cimetière des Saints-Innocents à Paris au début du XVème siècle, vise à montrer l’égalité de tous devant la mort et son inexorabilité. Il est illustré par des personnages squelettiques entraînant vers la mort des vivants, puissants de ce monde ou hommes du peuple, religieux ou laïcs.
A La Chaise-Dieu, les morts ne sont pas des squelettes, mais plutôt des transis avec la peau sur les os ; les morts dansent et se livrent à de nombreuses facéties. Les vivants, au nombre de 24 sont répartis en 3 panneaux, les puissants, les bourgeois et le peuple. Entre eux, peints sur des piliers, se retrouvent des personnages expliquant le thème : Adam et Ève sur le premier, un prédicateur sur le premier et le dernier. En-dessous un espace était réservé à un texte, message catéchétique ou poème.
LE PUY-EN-VELAY
SAINT-NECTAIRE
L’église de Saint-Nectaire, couronnant le Mont Cornadore, est à juste titre considérée comme l’une des plus belles églises romanes d’Auvergne. Elle a été construite sous l’impulsion des moines bénédictins de la Chaise-Dieu au XIIème siècle (peut-être même au XIème, comme le laissent à penser des fouilles récentes). Endommagée à la Révolution, elle a été classée Monument Historique dès 1840 et restaurée par l’architecte Bruyère en 1875.
Bâtie en une seule campagne, en lave trachyte et tuf poreux, elle mesure 38 mètres de long, 11 mètres de large sous 20 mètres de haut sous la coupole. Bien que de petite taille, son emplacement surplombant toute la vallée et le talent de ses bâtisseurs donnent à l'édifice une certaine monumentalité. Son plan est assez typique de l'art roman auvergnat : deux tours de façade, un narthex, une nef de 5 travées, deux collatéraux, un transept avec chapelles orientées, le chevet avec un déambulatoire à trois chapelles rayonnantes. A l'intérieur, on retrouve des baies en plein cintre, des voûtes d'arêtes pour les bas-côtés et une voûte en berceau pour la nef.
Cet édifice est aussi célèbre pour son trésor et ses chapiteaux polychromes, en particulier ceux du chœur, formant l'un des ensembles les plus remarquables de la sculpture romane.
Ces chapiteaux historiés étaient comme un livre ouvert offrant aux fidèles une forme de cathéchisme monumental. Parmi les thèmes illustrés à Saint-Nectaire, le pèlerin reconnaît plusieurs scènes de la Passion du Christ (l'arrestation, la flagellation, le portement de croix), la transfiguration, la multiplication des pains et l'un des cavaliers de l'Apocalypse... L'une de ces oeuvres raconte l'histoire de Saint-Nectaire, évangélisateur de la région. Quelques chapiteaux intéressants sont à découvrir dans la nef : l'âne à la lyre, Moïse sauvé des eaux...
Le trésor, composé du buste de Saint Baudime, d'une Vierge en Majesté (Notre-Dame-du-Mont Cornadore), de plats de reliure et d'un bras reliquaire de Saint Nectaire, est visible dans l'église. Les vitraux sont du XIXème siècle. L'église a fait l'objet d'une restauration complète (intérieure et extérieure) qui met en valeur son architecture et ses décors. A cette occasion, un moblier contemporain a été mis en place à l'initiative de la Commission Diocésaine d'Art Sacré.
SAINT-SATURNIN
L’église de Saint Saturnin est la plus petite des cinq basiliques majeures d’Auvergne. Elle a été bâtie assez rapidement au milieu du XIIème siècle. Son clocher est seul à être d’origine car il n’a pas été détruit à la Révolution.
On remarque à l’extérieur un magnique ensemble d’arcatures et de colonnettes à la hauteur de l’étage des tribunes et la belle harmonie de l’intérieur avec un choeur limité par six colonnes surmonté d’une famille de colonnettes.
Le choeur possède un maître-autel en bois doré provenant de la chapelle du château marqué des initiales d’Henri IV et de Marguerite de Valois.
On retrouve dans cet édifice les éléments symboliques habituels : l’orientation Ouest-Est (des ténèbres à la lumière) ; la forme en croix avec à la croisée du transept au sol un carré et au-dessus le rond du clocher (la terre et le ciel) ; 5 ouvertures (l’homme avec sa tête, ses 2 bras et ses 2 jambes) ; 3 ouvertures représentant la Trinité et une ouverture au-dessus représentant l’Unité.
Le groupe des pèlerins bourguignons
dans le choeur de la basilique Saint-Julien de Brioude